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L’entretien ménager

Le nettoyage a un prix. Et il peut être élevé lorsque la santé est en jeu. Tous les produits de nettoyage utilisés s’accumulent dans la maison et sont à l’origine de la pollution de l’air intérieur, qui serait plus vicié que celui de l’extérieur, même en milieu urbain. Qu’il s’agisse de faire disparaître la poussière et les saletés dans la maison ou de nettoyer les mauvaises herbes du jardin, il est possible de limiter les dégâts.

Au total, les Canadiens utilisent chaque année 54 000 tonnes de nettoyants. La famille canadienne moyenne utilise entre 20 à 40 litres de nettoyants toxiques par année, soit 63 produits chimiques toxiques, dont certains sont cancérigènes ou occasionnent des problèmes de santé tels des perturbations des systèmes hormonal, nerveux, immunitaire, respiratoire, etc.

Les produits de nettoyage les plus susceptibles de perturber le système hormonal contiennent des composés chimiques provenant de trois grandes sources : la famille des alkylphénols, la famille des phtalates et les pesticides, incluant les antibactériens comme le triclosan.

Les alkylphénols
Largement utilisés depuis les années 1940, les alkylphénols entrent dans la composition de détergents, d’agents surfactants, de mouillants, de dispersants, de stabilisants, d’anti-mousses. Ils se décomposent pendant le processus de traitement des eaux usées dans les usines d’épuration. Le nouveau composé obtenu, le nonylphénol, agit comme un œstrogène et est associé à une baisse de la fertilité et à un risque plus élevé de cancer.

Les inquiétudes à propos de cette famille de substances sont suffisamment importantes pour qu’on les inscrive sur la liste européenne des substances prioritaires dans le domaine de l’eau. Certains alkylphénols sont de plus soumis à des restrictions pour l’usage industriel en Europe.

Parfumer la maison ?
Après le ménage, ça sent « le propre ». Combien de substances se retrouvent dans l’air pour obtenir cette satisfaisante odeur ? Outre les composés organiques volatiles qui peuvent être irritants, allergènes ou cancérigènes, les fragrances des produits nettoyants et des désodorisants pour la maison contiennent des phtalates. Les effets des phtalates comme perturbateurs endocriniens sont de plus en plus connus.

Désinfecter à tout prix
Les humains n’aiment pas partager leur maison avec d’autres espèces. Rongeurs, insectes, moisissures ou bactéries ne sont pas les bienvenus. Les pesticides d’usage domestique sont donc courants et prennent différents visages : insecticides, fongicides, bactéricides, etc.

Le triclosan, en particulier, est un antifongique et un antibactérien à large spectre. Utilisé surtout comme désinfectant, il imprègne aussi les sacs poubelles et certaines surfaces de travail. Ses effets œstrogéniques ont été observés chez les animaux, et il perturbe le fonctionnement de la glande thyroïde chez l’humain en plus d’être toxique pour le foie. Inhalé, le triclosan affaiblit le système immunitaire et cause de l’asthme et des allergies.

Les désinfectants, les liquides à vaisselle contenant un antibactérien, les savons antibactériens liquides et les savons hospitaliers sont à surveiller tout particulièrement. Le triclosan se retrouve aussi dans certains cosmétiques et produits de soins personnels.

De récentes études démontrent que les savons antibactériens ne sont pas plus efficaces que les autres pour éliminer les bactéries et les virus : les gens qui les utilisent fréquemment ne sont pas moins souvent victimes d’infections. Désinfecter à outrance n’est pas une solution.

La poussière
De nombreuses substances s’intègrent à la poussière de la maison. Des échantillons de poussière recueillis dans 100 foyers britanniques contiennent des retardateurs de flammes bromés (PBDE), des paraffines chlorées, des composés organiques d’étain, des alkylphénols et tous les phtalates considérés comme des produits chimiques dangereux pour la santé et l’environnement.

Ces composés sont inhalés et aboutissent dans le sang des humains et dans le lait maternel. Sur la planète, c’est au Canada et aux États-Unis que l’on retrouve la plus forte concentration de PBDE dans le lait maternel.

Bien sûr, se débarrasser de la poussière est une bonne idée. Cependant, il faut veiller à choisir des produits de nettoyage, du mobilier, des accessoires et des appareils qui ne contribueront pas à rendre la poussière encore plus toxique. Tout ce qui se retrouve dans l’air retombe avec la poussière.

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  • Le mobilier

    Les objets qui meublent la maison paraissent inertes : on ne voit pas leur influence sur notre environnement, sauf sur notre confort et pour leur côté pratique. Pourtant, des vapeurs s’en échappent, des fibres s’en détachent et la peau entre directement en contact avec eux. Ils laissent leur trace dans l’air, la poussière et sur la peau.

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  • Les appareils électroniques

    Devant l’ordinateur, entouré de tous les gadgets avec ou sans fils, on se sent en sécurité dans un environnement contrôlé. Pourtant, le plastique des appareils électroniques, la gaine des fils, les circuits imprimés, les écrans, les téléphones cellulaires… chaque composante de l’univers du numérique contient des substances toxiques.

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  • Côté jardin

    Le Québec s’est doté d’une réglementation très sévère pour limiter les pesticides en zone résidentielle. Les pesticides sont à la tête du classement des perturbateurs endocriniens : il s’agit de la famille de produits chimiques la plus représentée dans la liste des perturbateurs endocriniens et la plus étudiée.

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  • Quelques conseils

    Peut-on nettoyer la maison et la meubler sans nuire à la santé ? Des pistes d’action sont suggérées pour vous prémunir contre les perturbateurs endocriniens à la maison et dans le jardin.

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© Lise Parent, 2009