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A8 - Le rôle et la présentation des références
dans les textes scientifiques

Sommaire

1.

Introduction

2.

Le rôle des références

3.

Les renvois bibliographiques

4.

Les listes de références

5.

Les notices décrivant des documents en ligne

 

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1.

Introduction

Une des caractéristiques de tout texte scientifique (ou, de manière plus générale, des textes savants ou universitaires) est qu'il s'inscrit dans tout un corpus de documents qui définit l'état des connaissances validées dans le domaine. D'où l'importance des références, qui doivent être pertinentes, de qualité et en nombre suffisant. Certaines revues scientifiques ont même établi des normes assez précises quant au nombre ou au type de références acceptables.

Bien que le terme « référence » est souvent employé pour désigner tant un document auquel on renvoie le lecteur que la courte rubrique (comprenant le nom de l'auteur, le titre, etc.) qui le décrit, on utilisera ici le terme notice pour désigner la description d'un document.

De plus, on emploiera bibliographie pour désigner un ensemble de références - concrètement, une liste de notices décrivant les documents - touchant un sujet, que ces documents soient ou non disponibles en ligne. Une webographie est le même type d'ensemble ou de liste, mais regroupant les notices de documents ou de ressources (comme des sites web) disponibles uniquement en ligne.

Comme les catégories de documents disponibles sur papier et en ligne sont de moins en moins distinctes, et qu'une proportion croissante de documents sont disponibles sous les deux formats, il est préférable de combiner ces deux types de listes. On appellera liste de références la liste unique des notices de l'ensemble de documents retenus.

De son côté, la liste des ouvrages cités associée à un texte est la liste des notices des documents auxquels on renvoie le lecteur, tout le long du texte, avec ou sans reproduction d'extraits. Les références sont citées dans le texte à l'aide de renvois, qui peuvent prendre différentes formes (voir la section 3).

La liste des ouvrages cités est placée à la fin du document, dans une section généralement nommée Références (ou, mais de manière impropre, Bibliographie).

 

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2.

Le rôle des références

Les études empiriques, certaines fondées sur des enquêtes menées auprès d'auteurs, d'autres sur des analyses d'articles par des spécialistes du domaine, ont mis en évidence les rôles que jouent, ou doivent jouer les références dans un document scientifique. On retiendra ici les résultats des études ayant adopté une perspective dite normative, qui met de l'avant les notions d'éthique et d'intérêt collectif, en opposition aux intérêts personnels de l'auteur.

Ces rôles sont (d'après Couture, 2010) :

a)

Présenter les fondements généraux ou l'historique du sujet traité dans le document.

b)

Indiquer la provenance des éléments suivants, utilisés dans le document :

i)

résultats théoriques (approches, théories, modèles, définitions, concepts, formules, etc.);

ii)

résultats techniques (matériels, outils, méthodes, procédures, etc.);

iii)

données ou informations factuelles (données brutes, statistiques, événements, etc.)

c)

Identifier des documents ou des ressources qui constituent des objets d'étude pour la recherche que décrit le document.

d)

Présenter des travaux antérieurs qui appuient ou corroborent les choix, les interprétations ou les conclusions exprimés dans le document.

e)

Critiquer, contester et (ou) corriger des travaux antérieurs.

f)

Décrire les différences entre :

i)

le document ou des éléments de celui-ci et des travaux antérieurs, ou

ii)

différents travaux antérieurs.

g)

Proposer des textes pertinents au lecteur qui voudrait en savoir plus sur un sujet abordé dans le document.

h)

Faire connaître des textes reliés au sujet mais difficiles à repérer.
  

De leur côté les études qui adoptaient une perspective sociopolitique révélaient que, parallèlement à ces rôles louables, les références pouvaient aussi jouer des rôles discutables, reliés entre autres à la promotion des intérêts professionnels des auteurs ou de leur groupe. On songe ici à des pratiques comme :

-

l'autocitation (citer ses propres travaux) ou la citation de travaux de membres de son équipe ou de collaborateurs, quand cela excède ce qui est requis pour jouer les rôles énoncés ci-dessus;

-

l'ajout de références à des travaux d'auteurs prestigieux, mais faiblement reliés au sujet traité dans l'article.

  

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3.

Les renvois bibliographiques

Les références retenues dans un document sont indiquées tout le long du texte par des renvois, placés au voisinage de chaque passage auquel s'applique une référence. Ces renvois peuvent être des appels de notes (sous forme de nombres) de bas de page ou de fin de document, ce qui est la forme la plus répandue en sciences de la nature. La note contient alors la notice de l'ouvrage cité et, lorsque la citation est accompagnée d'un extrait, la page ou la section du document d'où provient l'extrait (qui doit être mis entre guillemets ou en retrait).

Les renvois peuvent aussi être formés du nom du ou des auteurs, suivi de l'année puis, le cas échéant, de la page ou section d'où provient l'extrait cité. Cette seconde forme est la plus intéressante, car elle s'insère plus naturellement dans l'exposé tout en fournissant au lecteur certaines informations utiles.

À ce sujet, comparez les deux variantes de cet extrait (fictif) :

Empruntant la direction indiquée par Rowland1, quelques travaux2-4 ont suggéré que ce facteur n'était pas en cause. Toutefois, une corrélation significative a été récemment observée dans une situation analogue5...

et :

Empruntant la direction indiquée par Rowland (2001a), quelques travaux (Jacques et Lussier, 2006; Radowicz et Braun, 2003; Szlotsky, Radowicz et Braun, 2007) ont suggéré que ce facteur n'était pas en cause. Toutefois, Pellegrini (2009) a récemment observé une corrélation significative dans une situation analogue...

On remarque que la seconde forme fournit des informations plus précises sur la chronologie des travaux cités ainsi que sur l'identité des équipes qui les ont réalisés. Ainsi, on peut constater que deux des références semblent provenir d'un même groupe.

Il n'existe pas de norme unique non plus pour le format des notices (dans la section Références). On retrouve un certain nombre de modèles, pour les références à des documents imprimés comme pour les références à des documents en ligne. Ce sont les personnes ou organisations responsables d'une publication qui fixent les règles s'appliquant aux notices qui y figurent.

Cependant, dans certains domaines, un modèle s'est imposé, par exemple celui de l'American Psychological Association (APA; http://apa.org), utilisé non seulement en psychologie mais aussi dans plusieurs autres domaines, dont l'éducation. Le APA Style Manual, malheureusement disponible en format papier uniquement, décrit avec force détails non seulement le format des renvois et des notices, mais aussi celui que doit respecter l'ensemble d'un manuscrit soumis pour publication.

De l'avis de l'auteur de ce cours, les normes de l'APA sont les plus intéressantes, notamment parce qu'elles prévoient à peu près tous les cas d'espèce et qu'elles se sont adaptées plus rapidement à l'évolution des documents disponibles en ligne. Elles ont d'ailleurs été révisées au début de 2010.

C'est une adaptation française de ces normes (Couture, 2011), réalisée par l'auteur de ces lignes, qui a été retenue pour ce cours, avec cependant une légère modification (voir plus loin) pour les notices décrivant des documents en ligne, quand le document qui contient ces notices est en version numérique (en ligne ou non).

  

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4.

Les listes de références

Les listes de références constituent le mode privilégié de présentation des résultats d'une recherche documentaire. Bien que cela ne soit pas toujours fait, souvent pour des raisons de manque de temps ou de ressources, ces listes devraient être structurées (divisées en catégories) et chacun des documents proposés devrait être accompagné de commentaires, le tout formant une liste de références commentées.

Ces commentaires consistent généralement en une phrase ou un court paragraphe qui résume ou décrit le document ou la ressource et, dans certains cas, fournit une évaluation de ce document ou de cette ressource, portant sur un ou plusieurs des critères suivants :

-

sa pertinence, compte tenu du sujet de la recherche;

-

sa qualité (ou crédibilité);

-

son originalité, c'est-à-dire ce qu'il apporte de plus ou de différent des autres références;

-

le public auquel il convient.

En guise d'exemple, vous pouvez examiner la webographie commentée du cours SCI 1021 de la Télé-université.

 

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5.

Les notices décrivant les documents en ligne

Les normes bibliographiques de l'APA, utilisées pour ce cours, ont été adaptées au fil des ans pour couvrir les documents accessibles en ligne. La règle de base est de conserver, dans la mesure du possible, la même forme que les documents traditionnels, soit l'auteur, l'année, le titre, en ajoutant ce qui est propre au nouveau média, soit le nom du site hébergeant le document, l'adresse URL et, lorsque c'est pertinent, la date de consultation ou de récupération.

Mais cela pose un certain nombre de problèmes.

-

Les adresses URL ont tendance à devenir inactives avec le temps. S'il arrive souvent que cela signifie que le document a carrément été retiré du site ou qu'il est même disparu du web, il se peut que ce soit simplement son adresse dans le site qui ait changé.

-

Les pages repérées par les moteurs de recherche sont parfois isolées, c'est-à-dire qu'elles ne contiennent pas d'hyperlien vers d'autres pages ou sections d'un site; dans ce cas, la stratégie qui consiste à tronquer progressivement les derniers éléments de l'adresse URL afin d'accéder à une page de niveau supérieur qui nous renseigne sur le contexte, l'auteur, etc. ne fonctionne pas.

-

Les adresses des documents sont parfois très longues et (ou) indéchiffrables, du genre (il s'agit d'une véritable adresse URL, que l'on a dû d'ailleurs aux fins de ce texte couper en deux endroits pour que la page s'affiche correctement) :
  

http://www.eua.be/typo3conf/ext/bzb_securelink/pushFile.php?cuid=2122&file=fileadmin/user_upload/files/Policy_Positions/Recommendations_Open_
Access_adopted_by_the_EUA_Council_on_26th_of_March_2008_final.pdf


En partie dans le but de pallier ces problèmes, je vous propose une petite modification au format des notices des documents en ligne qui facilitera la vie à vos lecteurs, notamment en les aidant à retrouver les documents que vous citez à en saisir le contexte.

Il s'agit simplement de « cacher » l'adresse URL (qui peut, comme on l'a vu, être très longue et très complexe) dans le titre du document, qui devient un hyperlien, et d'ajouter de manière visible, à la suite des données bibliographiques ou webographiques du document ou de la ressource :

-

une indication de la nature du site (site d'une organisation, d'une université, archive institutionnelle, site personnel, etc.) et de la section ou partie du site dans laquelle se trouve le document, si l'adresse de cette section n'est pas trop longue ou complexe;

-

un hyperlien explicite (c.-à-d. de la forme http://xxxx.yyyy...) donnant l'adresse, selon le cas, de la page d'accueil du site ou de la section du site mentionnée (si celle-ci n'est pas trop longue).

Cette forme permet aussi plus facilement de déterminer, au simple examen de la notice, la nature du document et du site qui l'héberge, et ainsi de se faire une idée de sa crédibilité (voir texte A7).

Voici deux exemples de ce modèle; le premier pour un document qui existe aussi en version imprimée, le second pour un document disponible en ligne seulement.
  

Cotte, A. (2001, mise à jour février 2011). Des images gratuites? Pas si sûr que ça. Récupéré le 28 novembre 2011 du site Carrefour - Éducation, section Dossiers : http://carrefour-education.qc.ca/dossiers

Quéau, P. (1999). Razzia sur les idées. Sources, 117, 4-5. Récupéré du site de l'UNESCO : http://unesdoc.unesco.org


La première notice désigne un document disponible uniquement en ligne, qui est modifié de temps à autre; la date de dernière modification est indiquée à la suite de la date de parution. La page de référence (Dossiers) contient un lien vers le document.

La seconde notice concerne un document imprimé (article de revue) dont une version en ligne est disponible. La page d'accueil contient un outil de recherche qui permet assez facilement d'accéder à l'article. On remarquera que la date de récupération a été omise, conformément à la norme APA, car un article accessible en ligne n'est pas susceptible d'être modifié.

Je vous propose aussi, surtout pour les documents destinés à être également imprimés, une variante plus élégante qui donne à la partie traditionnelle de la notice le même format que pour les documents papier. Il s'agit de cacher l'adresse URL du document non pas dans son titre, mais dans le terme « Récupéré » :
  

Cotte, A. (2001, mise à jour février 2011). Des images gratuites? Pas si sûr que ça. Récupéré le 28 novembre 2011 du site Carrefour - Éducation, section Dossiers : http://carrefour-education.qc.ca/dossiers

Quéau, P. (1999). Razzia sur les idées. Sources, 117, 4-5. Récupéré du site de l'UNESCO : http://unesdoc.unesco.org


Un dernier cas de figure est celui de la référence non pas à un document, mais à un site complet. Selon les normes de l'APA, on se contente alors de mettre dans le texte courant l'adresse URL entre parenthèses. Celle-ci joue le rôle de renvoi, mais aucune notice ne lui est associée dans la liste des ouvrages cités.

Évidemment, dans le cas d'une liste de références autonome, telle une liste commentée, les sites Web doivent comporter des notices. Celles-ci comprennent :

-

le nom de la personne ou de l'entité responsable du site (si le nom du site ne l'indique pas);

-

le nom du site, incluant le mot « Site » seulement s'il y a risque de confusion;

-

l'adresse URL explicite, en hyperlien.

Voici trois exemples :
  

Google : http://google.com

Université du Québec à Montréal. Site InfoSphère : http://infosphere.uqam.ca

Site d'Environnement et Changement climatique Canada : http://www.ec.gc.ca


Il peut parfois être difficile de distinguer entre un site et un document en ligne réparti en plusieurs pages entre lesquelles on peut naviguer. On peut alors traiter la situation de l'une ou l'autre façon.

 

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